Soupirs d'exténués, de blasés, ne voulant certainement pas s'éterniser ici, tu regardes les silhouettes qui semblent s'infirmer dans cette obscurité. Les mains dans les poches, te dirigeant vers eux, les suivant mollement, tu affichais déjà une mine blasée sur un visage qui devait pourtant être troublé. Une once d'inquiétude ? Quedal. Tu ne vois jamais l'utilité des choses qui te semblent futiles. Et, pourtant, ces personnes qui se hâtaient, qui paniquaient, te faisaient étrangement... Prendre conscience de leur sentiment à eux. Tu décides alors de les considérer comme tes élèves ; par conséquent, tu te devais donc de prendre soin d'eux. Arf. Nouvelle galère. Et, de nouveau, un soupire s'extirpe de tes lèvres. C'est le énième râle que tu pousses ; et ce n'était pas près d'être ainsi le dernier. Tu marchais dans ces innombrables débouchés, tanguant vers un autre chemin de temps à autre mais en ayant toujours le même objectif en tête : trouver une issue, avoir la main sur l'ultime Eurêka et ainsi sortir de ce nid à merdes. Tu ne savais pas ce qui s'était passé, ayant soudainement eu un fort désir de disparaître de cette foule ; même l'appel désespéré de l'un de tes collègues ne t'avait rendu ni chaud, ni froid. Pourtant, là, dans cette galerie, tu vous trouves bien pathétiques à devenir aussi anxieux. Et si un cadavre se tenait devant vous ? Et si les statues allaient tous nous tuer ? Et si l'oxygène, pauvre, venait à nous manquer ? Et si, et si, et si : ils n'avaient que ça à la bouche. Qu'ils arrêtent de paniquer, merde. Mais Hyun, même si tu te dis cela, tu ne cesses de te demander pourquoi ils paraissaient autant désespérés, égarés et traumatisés. Et si tu leur demandais de tout raconter en détaillant parfaitement les circonstances qui ont eu lieu ? Tu savais juste qu'il y avait deux morts et une potentielle victime agressée, çà et là. Mais mieux : que faisiez-vous ici ? Grincement. Ce long bruit te glace le sang, il ébranle ton échine, se satisfait de ton état emplit de tension avant de violemment cesser pour que son prédécesseur le suit. VLAM. La porte se claque, brusquement, bruyamment. Tu as sursauté mais jamais la peur semble avoir pris le monopole de ton esprit. Et, alors que tu allais continuer ton chemin en te fichant royalement du vent qui avait ouvert la porte, une voix s'élève : paralysante, tremblante, monotone ; ça vous fout les jetons. Tu souffles, grimaces puis finis par continuer ton chemin, la lampe toujours en main... Jusqu'à que Dargee hurle, suivit par l'autre blonde. Destiny. Tu te retournes alors, te préparant déjà à leur faire la morale, avant de constater qu'ils avaient pris la fuite au bout du couloir. Tu râles, agacé par ces deux énergumènes. Jesus... Une autre tête te regarde, le visage figé. Tu te surprends à sursauter, une nouvelle fois. MAIS PUTAIN DE MERDE ! MAIS ÇA VA PAS DANS SA TÊTE ? Sale morveux... Qu'est-ce que c'était que ce gamin ? Il s'amusait à vous faire peur ou quoi ? Tu as subitement envie de frapper ce vaurien qui s'amuse de votre sensibilité... Et de ta patience. Qu'il aille se faire foutre. Tu l'ignores brièvement, prenant les deux autres filles par le bras, sans ménagement, en rejoignant les deux autres blonds. Au fond de toi, qu'est-ce que tu flippes... Tu deviens pathétique, Hyun. 


« ... Je peux savoir pourquoi vous paniquez ? Dargee, t'es censé être le plus net ici, ne commence pas à nous faire douter... »


En s'adressant à lui, tu regardes l'endroit où la plus sordide et immonde des bêtes semble sommeiller, là, à vous scruter, attendant de choisir sa victime sans doute. Nouvelle grimace. Il paraît ainsi infime qu'un meurtre puisse se produire mais, en étant dans l'impossibilité de correspondre avec tes autres collègues, tu te trouves aussi dans l'impasse. Tu t'avances légèrement vers les deux blonds, te baissant à leur hauteur, ne cessant de regarder le trou noir qui logeait au bout du couloir. Après avoir entendu quelle carnage nourrissait bien cet hécatombe, tu pris donc une décision... Mais disons que tu n'as jamais été d'une grande sagesse. 


« ... Pas besoin de topo, on oublie ton plan Destiny : on court, on fuit, on se casse d'ici. Au pire, on crève tous.»


Tu voulais les faire peur pour qu'ils assimilent le fait que ce n'était pas le moment de tester ses cordes vocales, certes, et de ce fait ils allaient bien comprendre que céder à la panique n'allait en rien arranger leur état. Mais Hyun, ton ton s'est fait vibrant ; incroyable ! Tu t'inquiètes donc pour eux ? Il est vrai que le regard que tu portes à leur égard ne semble pas nippé d'indifférence : on dirait même que tu ne veux pas qu'ils disparaissent. Tu te soucis de leur sort ? Première nouvelle pour nous ; nous t'avons cru si impitoyable, sans pitié, l'âme protecteur enrobé par les électrochocs que tu subissais. Finalement, tu n'étais pas si insensible que cela.