« Si seulement le monde était blanc... ! Désir refoulé et rêve impossible, le monde est un mystère si dangereux mais tellement attirant. Je voudrai le conquérir mais je ne suis hélas qu'une pauvre écervelée qui doit encore en apprendre énormément sur la vie. Pourtant, j'en ai marre de ces adultes qui dictent nos terres comme si tout leur était dû. Ils me font tous chier. Ce bordel international est devenu une vraie plaie. Et geez, que j'ai envie de tous les envoyer bouffer les pissenlits par la racine ! »

Qui n'a jamais trouvé le Chapelier étrange ? Dans Alice in Wonderland, on le compare à une personne extravagante et excentrique ; presque dangereuse même. Sachant que la folie est un paradoxe de la raison qui n'a été justifiée que par l'ignorance elle-même, Lysun n'a donc pas perdu tout son esprit et ses principes moraux. Certes, si on pouvait la décrire en un seul mot, on lui accorderait sans aucun doute la qualification désignant quelqu'un d'absurde mais dès lors, ses actes pourront être décrétés comme étant raisonnés et pleins de bonté. En effet, parfois, elle possède une auto-dérision tellement exubérante mais omniprésente que nous finissons par croire qu'elle est éloquente. Mais en dépit de tout cela, on lui dit souvent que ses pensées et dires sont contradictoires ; complètement illogiques. C'est vrai : la demoiselle est quelqu'un d'étrange qui dit des choses qui n'ont aucuns sens. Elle se pose des questions complètement décalées, en rapport avec l'univers irréel qu'elle côtoie, toutes aussi étranges qu'elle. Dans le genre lunatique, Lysun pourrait même être celle dont il faut le plus se méfier -pour notre santé mental, j'attends par là. Prenons un exemple : d'un côté, nous avons la demoiselle réservée et paranoïaque, qui en devient presque insociable de part son habitude à snober autrui (donc, de se croire supérieur à untel) ; et de l'autre, nous avons une personne excessive et impulsive, qui finit par être complètement irréfléchie dans les pires situations qu'il soit donné. Ce qui est surtout désespérant, c'est qu'elle le fasse de manière complètement involontaire, creusant une fois de plus sa tombe et n'arrangeant rien à l'étiquette qu'on se fait d'elle. D'ailleurs, ce n'est plus un secret pour personne : quelque fois, sa compagnie en devient même désagréable et oppressante. Il faut dire que la jeune fille n'a pas le don de garder un sang-froid de façon impeccable puisque sa capacité à se mettre en colère pour un rien dépasse toutes les espérances. Et c'est pour ces raisons que, malgré toutes les vaines tentatives d'approches de sa part, personne n'a jamais osé aller l'aborder pour ne serait-ce sympathiser avec elle ou lui demander la route. Instinct de survis, soyons clair. Pourtant, elle n'est ni folle, ni une psychopathe et ce, même si sa curiosité malsaine la pousse à jouer la stalkeuse -mais elle n'irait pas jusqu'à harceler quelqu'un... Enfin, elle en a sa propre définition. Après tout, le pouvoir, c'est le savoir, vous répliqua-t-elle malicieuse. Néanmoins, il est difficile de décrire ou de donner la signification exacte de la maturité chez elle puisque cela dépend entièrement du point de vue qu'adopte celui qui en parle. C'est pour cela, que, concrètement, la tâche devient impossible pour ceux qui veulent avoir une image lucide de la tête rose. Ça reviendrait, en effet, de décrire la femme consacrée à l'idéal ; modèle désespérant et de surcroît source d'illusion. Alors, disons-nous tout simplement qu'elle n'est pas aussi puérile et téméraire qu'elle semble l'être. Pour sûr, elle ne se jeterait pas dans la gueule du loup juste parce que celui-ci l'aurait injuriée de propos vaniteux. Enfin, il est bien difficile de tenir une véritable conversation avec elle, de toute manière, puisqu'elle risquerait à tout moment de vous crever les yeux sans aucune raison particulière. Comme ça, d'un coup. Quand je vous disais qu'elle n'avait pas complètement perdu la raison.
En soit, certains croiront en prime qu'elle est bipolaire puisque ses sautes d'humeurs imprévisibles et surtout, incompréhensibles, en dissuadent plus d'un de la côtoyer. Aussi, malgré elle, Lysun ne peut s'empêcher de râler sur tous les toits et péter des câbles quand la situation n'est pas à son avantage. Quand elle se met à maugréer, elle devient même vulgaire, de temps en temps, si la tournure des évènements ne lui plaît vraiment pas -ce qui est extrêmement rare, sachez-le. Elle devient une personne même désagréable quand ces moments-là arrivent. Mais bien évidement, la demoiselle n'est pas irréversiblement disloquée de la réalité : elle peut aussi être passionnée dans ce qu'elle entreprend dans la vie. Si quelque chose lui plaît, elle fera tout pour continuer d'exercer ce plaisir. Au cas échéant, bonjour l'indifférence. Pourtant, même si la demoiselle paraît, pendant la majorité du temps, irrécupérable et abstruse ; on a aussi tendance à dire qu'elle est tout à fait normale. Malheureusement, il ne faut pas non plus se voiler la face en se berçant de tant de chimères : Lysun exècre les hommes mais ne bénit les dieux. Elle méprise la science qu'elle estime comme étant une folie exubérante comparée à son chers Morphée qui obtient toute la foi dont elle peut faire preuve. C'est une fanatique dont l'amour semble être la haine irréversible de l'univers et dont l'hymne chatoyante des cieux n'égale guère les beaux éloges que procurent les mouvements incertains de la plèbe. Il y a aussi ses paroles soufflées trop bas, ses promesses lancées à tout vas et ses réponses chuchotées avec trop d'espoirs ; tout porte à croire qu'elle n'est pas comme nous. L'éloquence des simples voudrait qu'elle soit effrayante, surtout quand elle se mets à se demander pourquoi le mot hippopotomonstrosesquippedaliophobie voudrait désigner la phobie des mots trop long alors qu'un kiwi, ça ne parlait pas -voyez, là encore, qu'il n'y a aucun rapport. En dépit de ses idéaux complètement contradictoires, cela ne nous ôte pas le savoir que l'on peut acquérir sur son humeur ou ses pensées par la simple vue des innombrables moues que son visage peut produire. Il est donc, effectivement, très aisé de deviner ce à quoi elle pense et cette information peut être utile, surtout quand elle est contrariée. Non loin de s'en réjouir, cela lui permet tout de même de se taire dans une situation qui n'est pas à son avantage ; ce qui, vraisemblablement, l'arrange bel et bien. Elle est pourtant très bavarde et serait d'une compagnie très câline si elle ne pouvait pas détruire la mentalité de certaines personnes rien qu'en tenant la conversation avec eux plus d'une heure. Le comble ? Lysun prend un malin plaisir à parler comme une véritable noble en utilisant couramment leur vocabulaire soutenu. Donc, on peut dire que les seuls mots faisant partie de son lexique : c'est le langage familièrement soutenu.

Et ça, ça la rend encore plus incompréhensible.